Dominique Aubier
La Connaissance de l’Universel
Biographie
Portrait d’une Femme,
Ecrivain, Initiée exceptionnelle
Par DOMINIQUE BLUMENSTIHL-ROTH
DOMINIQUE AUBIER
DOMINIQUE AUBIER est née en 1922, à Cuers, en Provence. Officier de la Résistance pendant la Seconde guerre Mondiale, elle est l’Auteure de plus de quarante ouvrages de référence. Initiée à la kabbale hébraïque, spécialiste du langage et ses rapports ontologiques avec le réel et le vivant, elle est à l’origine d’une découverte sensationnelle : le cryptage hébreu et araméen de Don Quichotte. Sa bibliographie est impressionnante. Son œuvre, remarquable.
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, en 1946, elle travaille comme journaliste pour la RTF (Radio télévision française, future ORTF) aux côtés de Pierre Sabbagh et réalise des interviews d’écrivains, tels Paul Claudel, Félicien Marceau. Au cours des années 1950, tout en écrivant de nombreux articles pour la revue Esprit, elle publie six romans aux éditions du Seuil, précurseurs du « nouveau-roman », dans lesquels apparaissent les thèmes qu’elle développera plus tard. La Nourriture du Feu, Vive ce qu’on raconte, la Reïna, le Détour des Choses sont des romans inspirés d’une subtile métaphysique s’interrogeant sur la place de l’homme sur terre. Des récits servis par un riche langage imagé où la force des métaphores construit une narration réaliste axée sur la puissance du symbolisme.
Invitée en Italie par le cinéaste Roberto Rossellini, Dominique Aubier collabore à l’écriture de scénarii et publie, sous le pseudonyme Andrea Mascara, un ouvrage essentiel pour l’ethnographie du théâtre : Le secret de Pulcinella qui élucide le langage codé de la Commedia dell’arte dont elle découvre les nombreuses références kabbalistiques masquées. Elle traduit également en italien Altro Mondo, le livre de son amie indienne Sonali Das Gupta Senroy, l’épouse du célèbre réalisateur.
Découvrant Don Quichotte, elle se rend en Espagne. Nous sommes en pleine époque franquiste. Elle publie Espagne dans la collection Petite Planète (éditions du Seuil), un best-seller en collaboration avec Manuel Tuñon de Lara, qui sera traduit en une vingtaine de langues. Suivi du remarquable essai publié chez Arthaud : Deux secrets pour Une Espagne. Elle traduit l’Histoire de la Conquête du Mexique, d’après le texte original du conquistador Bernal Diaz del Castillo (sa traduction est adaptée en 1987 sous la forme d’une série radiophonique de 15 épisodes diffusés sur France-Culture, réalisation Jacques Taroni, prix Radio-Italia). Elle y étudie la cosmologie et la langue des Aztèques dont elle fait une approche sémiologique. Elle réalise également deux ouvrages de référence inégalés sur l’art tauromachique : le premier, avec la collaboration de la photographe Inge Morath de l’agence Magnum — couverture originale réalisée par Pablo Picasso. Le second, illustré par des photographies de Brassaï, préfacé par Henry de Montherlant.
L’Auteure s’installe dans la Province d’Alméria, à Carboneras, village andalou isolé dans un pays de ciel et de lumière. Sa demeure est une sobre et élégante bâtisse aux murs épais de soixante centimètres qui semble sortie droit du XIè siècle — dont elle dessine les plans. Elle en fait un lieu de rendez-vous : le village devient le centre d’une activité intellectuelle intense autour du Zohar et de Don Quichotte.
On côtoyait dans ce village de nombreuses célébrités : les peintres Hans Hartung, Soto, Assis… Le monde du cinéma vint s’y installer : Orson Welles, Omar Sharrif, Peter O’Toole… et autres rescapés de l’éprouvant tournage de Laurence d’Arabie dont plusieurs scènes furent tournées aux alentours. Mais recluse dans la forteresse initiatique, loin du tumulte des stars, inlassablement, Dominique Aubier poursuit son projet. C’est à cette époque qu’elle découvre que la forme des lettres hébraïques correspond exactement au spectre sonique résultant de leur énonciation. Elle publie une série d’œuvres majeures dont le Principe du langage ou l’Alphabet hébraïque qui, jusqu’en Israël, fait autorité pour ce qui est du décryptage des lettres hébreues.
Elle publie Le Cas Juif et L’urgence du Sabbat qui établissent le sens du judaïsme et de la mission juive. Dans Réponse à Hitler, elle décode le langage codé de Maïmonide, trace les corrélations anatomo-physiologiques des séphirots, dévoile le sens de la circoncision et donne de la Shoah une bouleversante explication. Rédigé pendant ses années d’exil, ce livre vaut à Dominique Aubier le respect des meilleurs Talmudistes.
La Synthèse des Sciences (sous-titre : L’Hébreu en Gloire) naît en Espagne dans les mêmes conditions. Lumière, exactitude, précision de la pensée. Ce livre établit le statut ontologique de la Science et distingue, parmi les nombreuses traditions du monde, celle qui parle la langue d’Or du réel.
C’est dans la demeure andalouse de l’Ecrivain que fut préparée, dans le secret, une décision politique majeure : là, fut mise au point en 1966-1967, avec le ministre espagnol Manuel Fraga Iribarne, l’abrogation des édits d’expulsion des Juifs datant de 1492 (le décret d’Alhambra) qui étaient restés en vigueur à travers les siècles. Et c’est sur la base des ouvrages de Dominique Aubier (Urgence du Sabbat, Don Quichotte prophète d’Israël) que furent établies, en pleine époque franquiste, les relations diplomatiques officielles entre l’Espagne et Israël. À plus d’un titre, Dominique Aubier est considérée comme une juste ayant contribué à la continuité séculaire des liens qui unissent la nation ibérique à la Terre Sainte.
Dominique Aubier a révélé la teneur métaphysique de la mission espagnole. Elle a exploré l’intime adhésion ibérique au mythe vivant qu’est Don Quichotte. Traductrice dans sa jeunesse de Lope de Vega (Fonteovejuna), elle plonge dans le texte original de Cervantès et en rapporte un trésor. Elle découvre que l’écriture de Cervantès est codée, cryptée, et qu’au moyen d’une lecture affinée aux règles herméneutiques de la Kabbale hébraïque, Don Quichotte devient lisible au-delà du sens littéral. Don Quichotte, Prophète d’Israël est le premier ouvrage au monde mettant au jour cette trouvaille. Traduit en espagnol sous le titre Don Quijote, profeta y Cabalista, ce livre connaît depuis plus de quarante ans un succès jamais démenti. Eh oui, il fallait une puissance réflexive hors du commun pour atteindre à ce dévoilement ! Le talmudiste Abraham Epstein a reconnu la valeur de ces investigations. Travaux validés par le professeur Gonzalo Maese, expert de l’hébreu et de l’araméen de l’université de Grenade, traducteur du célèbre Méam Lo Ez et la professeure Ruth Reichelberg de l’Université Bar Ilan à Tel Aviv. Cette découverte touchant au secret de Don Quichotte a fait l’objet, en 2005, du film El Secreto de Don Quijote, réalisé par le cinéaste espagnol Raúl Fernández Rincón, diffusé sur la chaîne internationale RTVE (grand prix du meilleur documentaire au festival international Las Duñas).
L’œuvre de Dominique Aubier est fondatrice de sens. Par la générosité de son écriture, elle me fait penser à Jehuda Halevi ou encore à Rûzbehân, l’auteur du Jasmin des Fidèles d’Amour, (traduit par Henry Corbin) dont chaque poème mystique polit une perle destinée aux Amants de vérité. À ceci près que Dominique Aubier emploie un langage de notre temps, libéré du symbolisme et surplombant les différences religieuses. Avec elle, nous atteignons au quatrième niveau de la formule initiatique PARDES, celle de l’apparition du sens.
C’est en Andalousie qu’elle écrit La Face cachée du Cerveau. Au fil du temps, cet ouvrage est devenu un livre-culte. Traduit en Allemand à l’initiative de l’Institut des Recherches Systémiques de Heidelberg, et en Anglais par Sarah King et Frédéric Thomas, il en est à sa quatrième réédition. Il présente le motif d’universalité propre à l’ensemble des rites et traditions du monde et rassemble les normes traditionnelles sur les linéaments composant la structure du cortex. De cette restitution à la cause est issu le Code initiatique. Code universel en cela qu’il expose les règles que pratiquent les initiés de toutes traditions et qu’il fournit la table des valeurs du motif unique, du modèle sur lequel s’établit le réel. Ce livre met au clair le Système des systèmes et constitue un apport considérable à la compréhension des systèmes vivants. En ce sens, Dominique Aubier est à mon sens l’esprit le plus en phase avec son temps, que d’aucuns appelleront « post-moderne », «post-humaniste ».
C’est encore dans cette demeure andalouse qu’André Chouraqui vint parfaire sa traduction de la Torah. C’est là que fut élaborée la version française de l’extraordinaire Sepher Ha Bahir. C’est dans cette maison que Véronique Skawinska écrivit son essai, publié chez Denoël, Rendez-vous sorcier avec Carlos Castaneda. De nombreux lecteurs « castanédiens » ont compris que le personnage principal de ce livre — Aimel Helle — n’était autre que Dominique Aubier. Et qu’elle y exposait la grille, la table des valeurs dont se servent les initiés : le fameux référent invisible mais actif en toute chose, connu des Traditions du Monde et que la science recherche… la carte de l’inconnu.
Dominique Aubier la présente dans La Face cachée du Cerveau.
Don Quichotte ne laisse aucun répit à qui en ouvre la première page. Dominique Aubier suit le conseil de Cervantès qui, dans son théâtre de marionnettes symboliques, envoie Gayferos et Mélissandre en France. C’est donc en Normandie que s’installe la méridionale, dans une propriété que lui désignent les signes. Experte en lecture scripturaire, elle applique au quotidien l’enseignement de Don Quichotte. En effet, la vie nous adresse des rébus dont notre intelligence doit saisir et décoder le sens. C’est dans la discrétion d’une existence modeste qu’elle poursuit son investigation. Elle publie L’Ordre Cosmique, un livre où les arguments empiriques des sciences croisent de près les valeurs gnostiques des initiés. Ce livre opère l’exégèse du verset biblique Exode 3,14. Le décodage du verset, lettre après lettre, de l’hébreu, dégage l’énergie d’une atomisation initiatique. Ici, nous sommes avec Moïse, au Sinaï, au cœur du Buisson Ardent… Ardente lecture.
Surgit un ouvrage inattendu, dont le titre surprend ses lecteurs : La Puissance de voir, selon le Tch’an et le Zen. Surprise, car personne ne pensait que la spécialiste de la Kabbale s’intéresserait… au Taoïsme. Est-ce une digression ? Bien au contraire : Dominique Aubier procède à une étude de la pensée bouddhiste dont elle livre les clés en référant l’édifice conceptuel de la leçon orientale au motif fondateur. Faisant le lien entre l’enseignement biblique et celui de la haute tradition chinoise et japonaise, elle décode des dizaines de Koans, (qu’en japonais on appelle les Haiku) : énigmes pour les uns, aphorismes touristiques pour les autres, quand il s’agit en fait du concentré imagé maximal que la pensée puisse produire quand elle comprend et cherche à communiquer les lois de l’esprit. Le grand héros de ce livre est Bodhi Dharma, le 28è patriarche du bouddhisme Indien, fondateur du temple de Tchao-Lin et du Kung Fu, qui se rendit en Chine pour y concevoir la synthèse avec le Taoïsme.
Dominique Aubier enchaîne avec plusieurs ouvrages didactiques. Catalina est le premier d’une série qui montre que la Connaissance est un outil efficace dans la gestion des affaires du monde. Ce livre fait une mise au point sur le voyage historique d’Anouar Al Sadat en Israël. Par le moyen des techniques kabbalistiques (Kérikétib, Notarikon, Tzérouf, Hipoukh) elle donne le sens de ce geste inspiré par le souvenir d’Abraham. Les révélations sont poignantes qui désignent la mission sacrée d’Israël : seule la réaffirmation de l’Alliance abrahamique permettra de réaliser la paix au Proche-Orient.
Le Réel au Pouvoir, rédigé dans ce même souci pédagogique, dresse le portrait de la crise culturelle et propose la solution pour en sortir : l’Auteure suggère d’adopter un système de pensée capable d’inspirer un projet civilisateur libérant une autre manière de concevoir le réel. Ce projet, précise-t-elle, ne peut se passer de métaphysique, science de l’esprit qui a pour objectif de situer le sens de l’humain et de la terre. Dans un ouvrage très pragmatique, Tir de Voyance sur Mururoa, elle s’adresse avec sévérité au faux-col amidonné du Président de la République française de l’époque, M. Jacques Chirac. Elle lui présente les signes que la planète nous envoie et l’enjoint à renoncer à la politique nucléariste, afin qu’il puisse rencontrer au plus profond de lui-même le sens de son élection : servir un « grand dessein »… spirituel. Cet ouvrage eut son « impact », car le Président ordonna, à la surprise de l’Etat Major, et sans qu’il s’en expliquât, la cessation des essais avant le terme prévu…
Dans Lire sa Vie, ouvrage insolite, elle réalise une analyse de la victoire de l’équipe de France à la coupe du monde de football : cette lecture décapante des signaux rappelle que le ballon rond est un symbole cosmogonique. La France est donc particulièrement désignée pour en être la championne. Sera-t-elle un jour championne de la Connaissance ? Vocation profonde du pays, confirmée par la prophétie d’Obadia, que d’être lié à une « mission » l’élevant au-delà de la petitesse matérialiste qui enserre les conceptions politiques.
Surviennent les tempêtes qui, lors du passage à l’an 2000, ravagent le pays. La réalisatrice Joële Van Effenterre rend visite à Dominique Aubier. La décision est prise : la cinéaste tourne Après la Tempête, portrait d’une femme extraordinaire. Dans ce film, Dominique Aubier présente le sens des cataclysmes : pourquoi tant de désastres assaillent la planète. Marées noires, sécheresses, famines, cyclones, alertes nucléaires, la responsabilité humaine est maximale. « La Terre, dit-elle, est une entité vivante, sacrée, elle est notre vaisseau, nous sommes responsables de sa trajectoire. »
Tous ceux qui la connaissent (qui l’ont connue, mais comment parler d’elle au passé ?) pourront le confirmer : Dominique Aubier est une femme simple, cordiale, facilement accessible. Pourvu que la conversation soit pimentée d’esprit. Sa vie quotidienne ? Elle consulte l’Invisible — même pour lacer mes chaussures, — la droite d’abord — dit-elle avec humour. Une vie de travail, dédiée à son œuvre, et cependant humaine, simplement humaine. Pour preuve, l’Agence France Presse de Londres signala, sans excès, que sa maison andalouse était le meilleur restaurant au sud de la Loire. Sa maison normande, située à Damville, dans l’Eure, réputée pour la cuisine qui s’y préparait, passait — toujours sans excès, mais l’initiée n’est-elle pas une méridionale ? — pour la meilleure auberge au nord du Guadalquivir. Dominique Aubier y reçoit sa famille : un fils avocat et une fille professeur de mathématiques. Elle a quatre petits-enfants qui répondent aux noms de Franca, Jessica, Marina et Romain, une arrière petite-fille Raphaëlle et sans oublier sa filleule Charlotte ; confiante en cette ligne d’horizon, elle n’a cesse de transmettre la Connaissance : chacun de ses ouvrages enrichit l’âme, chacun de ses films ouvre les yeux sur plus de beauté, plus de vérité.
En mai 2001, sollicitée par le rédacteur en chef du Journal du Bien Vivre, elle donne une longue interview ayant pour thème les catastrophes naturelles qui ébranlent la planète. De cette rencontre naît le livre Ces désastres qu’on nous fabrique. Elle analyse les modifications climatiques, les épidémies, la vache folle, les marées noires, le terrorisme, les violences, l’atomisation. Mais ne se contente pas, comme la plupart des penseurs, d’exposer l’étendue du désastre. Elle apporte la solution qui permettrait d’y échapper ! Ce livre a une dimension « quichottienne » réaliste. Elle applique les critères rigoureux de la kabbale hébraïque pour comprendre les événements, et surtout, elle propose une politique courageuse, guidée par les critères initiatiques, qui pourrait être mise en œuvre pour sortir de la crise.
A l’occasion du 450è anniversaire de la mort de Cervantès elle produit, coup sur coup, deux volumes de 450 pages. Dans Don Quichotte, le prodigieux secours du Messie-qui-meurt, elle dévoile le sens de toutes les images allégoriques de Don Quichotte et en ouvre les rébus sémantiques. Elle présente les travaux de Louriah (Luria), le concepteur du Tzm-Tzoum. Dans cette étude sur Don Quichotte, elle situe la geste du héros qui, en effet, s’adresse aux Nations : Cervantès clôture les travaux kabbalistiques, et relance le message vers un pays dont il prononce dix- huit fois le nom tout au long de son roman : la France. Tzarfat en hébreu. Dix-huit, chiffre désignant en hébreu la vie…
Dans cet ouvrage, Dominique Aubier donne son expertise : Don Quichotte intègre la leçon kabbalistique, mais il ne se contente pas d’une adhésion au formalisme religieux ou cultuel : au contraire, il libère le langage des traditions pour leur donner une première forme ouverte. Il donne l’identité du motif universel, au chapitre LXII du volume II. Qui, dès lors, pourrait qualifier cette découverte d’anecdotique ? Ne sommes-nous pas, chez Don Quichotte, en présence d’une action messianique ? Voilà un mot dont le sens est trop souvent galvaudé. Il avait besoin d’une mise au point : la lecture hébraïque, lettre après lettre, du mot Messie réalisé dans cet ouvrage est une magistrale leçon de théologie permettant de comprendre la mission juive — et le rôle du christianisme.
Nietzsche pressentait qu’une grande voie du Sud devait drainer la Vérité. Voie du judaïsme que le philosophe ressentait obscurément ? Dominique Aubier démontre que cette voie, c’est celle qui, partant d’Israël, donneur d’information, s’adresse à l’Europe par l’Espagne où Cervantès agit en révélateur et transmetteur. Dominique Aubier a repris ce message de don Quichotte, lui a fait passer les Pyrénées et l’a inscrit en France. C’est en effet sur le territoire de la France, selon la prophétie biblique du prophète OBADIA, que la voie du Sud doit rencontrer celle du Nord, non pas dans un affrontement de religions, mais dans un esprit d’élucidation et d’intelligence.
Je ne crains pas d’affirmer que Dominique Aubier se situe dans la perpétuation d’un lignage dont la racine se trouve dans les vignes de Yavné. Son œuvre offre au monde une possibilité de sortir du puits : en respect des acquis traditionnels, quitter les formes symboliques et ouvrir l’intelligence à recevoir le sens. La continuité de son œuvre est remarquable. Elle s’organise comme un arbre, développe une pensée progressivement soutenue, et s’articule sur ses propres besoins, devenant de plus en plus vivante, libre et explicite. Le but restant, de livre en livre, de film en film, toujours le même : offrir à tous le Secret des secrets et nous aider à améliorer nos existences et rencontrer notre destin.
Le Pouvoir de la Rose donne au lecteur de nombreuses clés à l’aide desquelles il peut lui-même lire le sens de sa propre vie. Dominique Aubier y résout l’énigme du symbolisme de la Rose et y réalise la lecture initiatique de trois films : Monsieur Klein, de Joseph Losey ; Le quai des brumes et Hôtel du Nord de Marcel Carné. Dans ce livre, elle démasque l’identité de Métatron et sonde le mystère des concepts kabbalistiques du Rouah, du Nefesch et de la Nechama.
Son livre La 23e lettre de l’alphabet hébraïque présente la fantastique étude d’une lettre hébreue méconnue, bien que consignée dans la Bible. Lettre de structure, elle établit l’ontologie de l’alphabet hébreu dans sa pleine puissance révélatoire. Ce livre est le premier d’une série s’inscrivant dans la série La Haute Kabbale de l’Eternité. Le second volume de cette série s’intitule La Porte de l’Inde. Il établit les corrélations entre la culture indienne et la kabbale à travers les chefs-d’œuvre du cinéma indien moderne.
Dans L’Alzheimer, étiologie établie d’urgence sous regard kabbalistique, Dominique Aubier applique aux observations scientifiques la pertinence du regard multimillénaire de la tradition hébraïque qui a formé tant de grands médecins. Cette maladie constitue en effet un grand danger pour l’humanité, et peut-être la solution réside-t-elle dans un sursaut spirituel ?
À 88 ans, Dominique Aubier, cessant d’écrire, conçoit alors un vaste chantier qui lui prendra plusieurs années : elle réalise une grande série de films intitulée Ciné-Code. 23 films montés par le cinéaste Olivier Verger qui filme ses interventions, autant de mises au clair invitant à comprendre les secrets de l’Alphabet hébreu, le codage de la Vie… le sens de notre présence sur terre, telle qu’elle s’écrit dans les Lettres de l’Absolu. Elle y développe le Logiciel kabbalistique et une vaste explication de l’Alphabet hébreu et des Séphiroth.
L’Initiée, ayant le sentiment d’avoir accompli sa mission sur terre, s’éteint paisiblement le 2 décembre 2014, à 92 ans, dans sa maison de Damville, en Normandie.